Le billet d’Édouard de Frotté Le billet d’Édouard de Frotté
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La Journée internationale de la terre, le 22 avril, passa inaperçue. Nous étions occupés, il est vrai, à toute autre chose… On remarqua cependant que si, pour l’air et l’eau, existe à l’échelle européenne un cadre législatif, le sol, lui, n’est pas concerné. Avec la modernisation galopante, il se trouve pourtant fragilisé par l’impossibilité qu’il a de s’étendre. Il est, en effet, confronté à l’artificialisation des sols, à la détérioration de certaines terres agricoles, à l’extension des friches industrielles et il suffit d’évoquer Notre-Dame-des-Landes pour percevoir la difficulté qu’on rencontre à définir sa fonction prioritaire. Le spectre du gaspillage s’impose désormais et parmi les souhaits qu’on peut formuler à l’occasion d’une nouvelle gouvernance, vient l’espoir qu’on puisse faciliter l’implantation du neuf sur l’ancien plutôt que sur des espaces dévolus à la production. Tel bourg proche de chez moi n’héberge plus que quelques habitants autour de son clocher tandis que des lotissements sur terre agricole ont drainé la quasi-totalité de la population. Sans doute est-ce la réponse aux exigences de la modernité mais ces exigences sont favorisées par la politique actuelle tant économique que normative. Derrière ce penchant à la facilité se dressent des craintes pour le long terme : l’eau qui tombe sur l’asphalte ou le ciment ne nourrit pas la terre et grossit provisoirement les rivières.
Plus grave, l’énergie nouvelle qui doit supplanter l’énergie fossile, tombant directement ou à travers le végétal, nécessite de l’espace et freiner l’extension forestière appauvrit l’air. Que dire, enfin, de notre alimentation aux besoins croissants quand les nécessités de l’écologie freinent la productivité. Dans un monde aux espaces limités, le gaspillage n’est plus acceptable car cet espace est devenu un élément majeur de notre patrimoine.
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